Le jazz hexagonal va très bien merci. La preuve avec ce jeune trio emmené par Laurent Coulondre aux claviers, qui, a 26 ans, a déjà remporté toutes les distinctions; élu « Génération Spedidam », Talent Jazz Adami et Concours National de Jazz à La Défense. Doté d’un sens rythmique et harmonique sans pareil, il s’exprime au piano comme à l’orgue dans une liberté sans limite, faisant de lui un sideman mainte fois sollicité (Paul Jackson, Peter Bernstein, Nicolas Folmer, Pierre de Bethmann, Michèle Hendricks, Sylvain Beuf…). Avec le batteur Martin Wangermée et le bassiste Rémi Bouyssières ils forment sur « Schizophrenia » un double trio, ou « trio réversible », oscillant entre trio classique piano/contrebasse/batterie et trio orgue/basse 6 cordes et batterie.
Pour ce troisième album, le trio évite tout solo superflu, le propos de cette schizophrénie musicale est bien collectif qu’il prenne des allures de tempête groove électrique implacable ou de swing acoustique renversant. Sur les six thèmes finement écrits par le pianiste, la musicalité et la rythmique prennent le pas sur la virtuosité (évidente) de chacun mais quand l’orgue hammond rugit on se prend soudainement à rêver de Booker T. Jones, Big John Patton ou Jimmy Smith.